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François Bayrou
Discours de rentrée politique 2006
Université d'été de la Grande-Motte

Synthèse

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Synthèse

Dénonçant la « people-isation » de la politique, François Bayrou ne pose pas en bikini et préfère recevoir Michel Barnier et Michel Rocard plutôt que Doc Gynéco afin d’enrichir les débat et la réflexion politique. Occultées par les medias, voici dont la pensée du 3ème parti démocratique français.

Dans 240 jours, le peuple va choisir son chemin, et donc son destin. Nous allons sortir d’un cycle qui a commencé en 1981 et a vu alterner régulièrement dans un monopole à deux les amis de François Mitterrand et ceux de Jacques Chirac, dans une lente détérioration des institutions de la démocratie française. Nous n’acceptons pas cette entente implicite, jamais avouée mais qui se résume aisément par « un coup pour toi, un coup pour moi… », et qui s’est traduite par une longue série d’échecs et de frustrations.

Ce qui me frappe c’est le regard des victimes de tout cela, des pauvres gens que tout devrait conduire à secouer cette fatalité. Ce qui me frappe, c'est la résignation dans leur regard. Quand le peuple ne voit plus le chemin, alors commence la désespérance collective.

Dans la vie politique française, il n’y a donc aujourd'hui qu’une seule alternative, l’UDF. À La Rochelle, à Marseille, ce sont les partis du monopole, les deux partis dominants, dominants minoritaires – 28% les bonnes années, 18% les mauvaises – ils ont tous les pouvoirs depuis un quart de siècle. Ailleurs encore, ce sont les extrêmes, c’est-à-dire les meilleurs alliés du maintien du monopole.

Je crois qu’il faut livrer ce combat, que c’est comme ça, que c’est notre devoir et qu’on ne se dérobe pas une fois quand on est une femme ou un homme debout, une fois qu’on a compris où était le devoir.

Je crois que nous pouvons gagner, gagner l’élection présidentielle, construire une majorité nouvelle, gagner dès l’instant que les Français auront démêlé les ficelles du jeu, les ficelles par lesquelles on les transforme en marionnettes. Nous pouvons gagner, et nous le devons. Parce qu'une fois qu’on a compris la réalité du jeu, l'utilisation des ficelles, on a recouvré sa liberté et alors rien ne résiste longtemps.

Le combat sera âpre, d’abord parce que le déséquilibre des moyens est spectaculaire. Moyens financiers, évidemment, mais plus grave et plus profond, moyens d’influence. Je parle de l’organisation qu'on ne voit pas vraiment, d'un enchaînement subtil en quatre temps, télévision-sondages-médias-et retélévision. Il a suffi d'assister à l'été médiatique des deux dominants-minoritaires pour comprendre comment ça marche. Il dépend des Français qu'ils le comprennent. Les minutes de télévision font les sondages, les sondages font les médias qui justifient à leur tour que vous repassiez à la télévision. Et ainsi la mécanique apparaît impossible à contredire.

Je pense qu’il est de la plus haute importance, pour la démocratie, pour la République, de mettre de la distance entre le pouvoir et les puissances d’argent, financières et médiatiques. Nous, citoyens, nous avons le droit que les choses de la République soient droites.

La démocratie, ce n’est pas le pouvoir, ce sont les contre-pouvoirs, ce sont eux qui protègent les citoyens et qu'il faut rebâtir en France. Et la première garantie de la démocratie, c’est le pluralisme. Notre Parlement n’est plus la représentation des Français, mais seulement celle des électeurs des partis dominants. C'est scandaleux et nous voulons que ça change.

Il y a cinquante ans que la France se vit camp contre camp. Mais l’histoire est passée par là, et nous avons vérifié que désormais l’antagonisme aveugle des partis dominants, droite contre gauche, empêchait l’évolution, les réformes justes dans notre pays. Il faut donc changer de perspective et proposer une nouvelle démarche politique. Il y a des moments dans l’histoire d’un peuple où il a besoin que tous ceux qui, en son sein, ont la capacité et la volonté de construire ensemble, même s’ils se sont opposés hier, se réunissent pour reconstruire le pays, comme en 1945, comme en 1958.

La France a besoin d’être forte parmi les nations. La France a besoin d’être armée face à la mondialisation. La France a besoin d’être inventive. La France a besoin de cohésion nationale. La France a besoin d’égalité des chances. La France a besoin de conscience. La France a besoin de développement humain, autant que de développement économique. C'est une démarche politique, ce n’est pas du scoutisme, mais le fruit d'un accord de gouvernement, comprenant 6 piliers cohérents.

Le premier, dont nous faisons la priorité absolue de notre projet : c'est l’Éducation .

Le deuxième pilier, c’est l’Exclusion , avec deux grandes politiques publiques. Pour les adultes, l’activité universelle, où tout minimum social ouvre droit à une activité dans le secteur non marchand pour réapprendre le travail. Pour les jeunes, le service civique universel, pour retrouver le brassage et apprendre le « je reçois, OK, mais je donne »…

Troisième pilier, une politique active de défense de l’Environnement  avec un plan d’économies d’énergie et de transfert des charges sociales vers les carburants qui polluent.

Quatrième pilier : une politique intransigeante, sérieuse, avec un échéancier, de retour à l’Équilibre de nos finances publiques , car chaque famille est aujourd’hui endettée par l’État à hauteur de 150 000 € ! Il y a cinq ans, on nous promettait de baisser les impôts de 30%. J'avais dit "promesse mirobolante". Et on a repris d’une main ce qu’on faisait semblant de donner de l’autre car les prélèvements ont augmenté de plus d’un point du produit national !

Cinquième chapitre : l’Entreprise . Une politique de croissance forte n’ira pas sans une reconnaissance et un soutien de l’entreprise. Je propose un immense ballon d’oxygène pour la création d’emplois : toute entreprise aura le droit de créer deux emplois réellement sans charges, garantis pendant cinq ans, quel que soit le niveau de salaire de cet emploi, pour que les chercheurs, les commerciaux, les designers, ceux qui ont plus de cinquante ans et qu'on ne veut plus embaucher parce qu'ils coûtent trop cher, puissent accéder à l'emploi.

Sixième chapitre : l’Europe . Car il n'y a qu'un élan français qui puisse redonner un nouvel élan pour l'Europe.

Voilà, mes chers amis, les six piliers d’une action politique qui n’a qu’un but : y croire, y croire à nouveau. Six piliers commençant tous pas E, comme espoir, comme espérance, comme  Ensemble .


Ce site a été créé en septembre 2006 et actualisé le 27/09/2007

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